Ici on parle de tout et de rien !

Nito · 04-01-2024 03:57:47

Harry Badgé a écrit:

Pour la poly-toxicomanie, c'est une réalité. La fameuse phrase : le cannabis ne conduit pas à l' héroïne, c'est faux. De part le principe de son illégalité, à un moment donné tu tombes sur une personne qui t'en propose. Pas obligé d'y tomber mais tu as accès.
Sur Rennes, dans les bars, quand je cherchais de quoi fumer, on me proposait de la coke..car fumer était "has-been". Des personnes qui avaient un bon statut social, cela a détruit pas mal les relations (en plus les prix ont vachement baissé). J'ai fait des vernissages avec des gens bien connu de la mairie, c'était assez clair...
Le gros souci de l'addiction, c'est le déni. Très difficile de s'en sortir. Pour ma part c'est pas top mais heureusement, j'arrive à être sociable et même en étant bourré comme un coing, le pire sera un jeu de mot pourri sur SRO ou écouter ABBA. Je n'ai pas le permis et je ne prendrais jamais la bagnole dans ce genre de cas.
Par contre le suivi pour les demandes de soin sont diverses. A Rennes, l'antenne de Guillaume Regnier fait bien le taf, mais les rdv peuvent être de 3 mois... Là où je suis, j'ai demandé un suivi, le docteur me dit : Il faut juste arrêter...Merci Hippocrate.

Oh bah du faux shit coupé à l’héro, réalité ou fiction en tout cas on en parle…

À Guillaume Régnier, le centre d’addico m’avait proposé très rapidement un RDV en 2015, après j’étais passé par une AS…

Mais ne sommes-nous tous et toutes pas addicts à la consommation? À la télévision? À la voiture qu’on prend pour aller chercher le pain à deux rues?

On est addicts au sexe, déjà, condition de notre existence et de la survie de l’espèce. Addicts à la bouffe, à l’air -> ça ne compte pas.

Certains sont addicts au travail, addiction très valorisée dans notre système libéral, mais très néfaste à long terme…

Ce qui est déterminant, c’est le choix d’object d’addiction. Une collègue en addicto avait dit un truc une fois en groupe de parole : “j’adore le chocolat, mais je n’en mange pas toute la journée”.

L’addiction au Stade Rennais, je laisse les trois petits points de suspension lol lol lol

Dernière édition de: Nito (04-01-2024 07:00:34)

Yoyoceltik Ier · 04-01-2024 07:49:50

L'addiction au sexe ou à la bouffe n'a absolument rien à voir avec le simple besoin vital de se nourrir et de se reproduire.

Nito · 04-01-2024 08:36:59

Se reproduire n’est pas un besoin vital. Après j’ai joué sur les mots pour montrer que la frontière est floue.

Yoyoceltik Ier · 04-01-2024 09:07:55

Un besoin vital pour l'humanité, pas à titre individuel bien sûr.

Et non justement elle n'est pas flou

poupoune · 04-01-2024 09:31:34

Harry Badgé a écrit:

Pour la poly-toxicomanie, c'est une réalité. La fameuse phrase : le cannabis ne conduit pas à l' héroïne, c'est faux. De part le principe de son illégalité, à un moment donné tu tombes sur une personne qui t'en propose. Pas obligé d'y tomber mais tu as accès.
Sur Rennes, dans les bars, quand je cherchais de quoi fumer, on me proposait de la coke..car fumer était "has-been". Des personnes qui avaient un bon statut social, cela a détruit pas mal les relations (en plus les prix ont vachement baissé). J'ai fait des vernissages avec des gens bien connu de la mairie, c'était assez clair...
Le gros souci de l'addiction, c'est le déni. Très difficile de s'en sortir. Pour ma part c'est pas top mais heureusement, j'arrive à être sociable et même en étant bourré comme un coing, le pire sera un jeu de mot pourri sur SRO ou écouter ABBA. Je n'ai pas le permis et je ne prendrais jamais la bagnole dans ce genre de cas.
Par contre le suivi pour les demandes de soin sont diverses. A Rennes, l'antenne de Guillaume Regnier fait bien le taf, mais les rdv peuvent être de 3 mois... Là où je suis, j'ai demandé un suivi, le docteur me dit : Il faut juste arrêter...Merci Hippocrate.

Une seule chose m'interpelle dans ton message:
Ecouter ABBA.
Tu ne serais pas dans la provoc par hasard ?

BeatBoy22 · 04-01-2024 10:33:06

Nito a écrit:

@Beatboy22 je sais pas ce qu’apporterait réellement d’analyser statistiquement plus finement les choses que ça ne l’est : déjà parce que comme tu le remarques justement il y a énoooormément de déni (il y a des marqueurs comme les Gamma-GT mais les gens arrivent toujours à te dire qu’ils boivent « un petit verre de temps en temps »), mais aussi parce que beaucoup de substances sont illégales.
Par exemple il y a les constatations dans les infractions routières mais tout ça reste multi-factoriel. Moi ce que j’aimerais savoir c’est le nombre de poly-toxicomanes qui ont commencé à expérimenter des drogues dures alors qu’ils ou elles étaient bourrées.
Ce qui est certain, même si je ne peux pas le prouver, et c’est peut-être le fond de ta pensée, c’est que la prohibition est tout à fait contre-productive (j’utilise beaucoup cette expression ces jours-ci), que ce soit en exacerbant le désir de l’interdît, en invisibilisant certaines consommations, et en favorisant les produits coupés ou frelatés.

Je parlais pas tant au niveau prohibition (merci les US pour leur exemple historique), mais plutôt au niveau de la drogue sur les différents faits divers qui surviennent d'année en année en France (hors accidents de la route).
Il y a un fait : la conso augmente fortement depuis 1990 (la conso de tabac est la seule à diminuer, ce qui veut bien dire que la prévention fonctionne).

La drogue a un effet sur l'écosystème des quartiers difficile, c'est la plaque tournante de l'économie.
Mais au-delà de ça, sur combien de fait-divers (agression, bagarre, homicide involontaire ou volontaire, viol, etc etc), est-ce qu'on a décelé les traces (actives) de drogues chez les protagonistes (victimes prises en comptes, car une victime sous emprise de psychotropes n'a pas les mêmes capacités de réaction qu'un victime avec les idées claires).

Je ne dit pas que c'est la réponse miracle, mais j'ai cette intime conviction que el famoso "sentiment d'insécurité" si cher à beaucoup de politiciens, ne vient pas des étrangers mais de la diffusion massive des drogues dures dans de plus en plus de strates de la population.

Souvent l'impression de voir des gens dans la rue qui semblent "ailleurs", dans un état second.
Par ailleurs, en l'espace d'un mois, on m'a proposé 2 fois de la cocaïne à des endroits passants et à des heures de passage important (notamment par des familles).

Et surtout, l'impression qu'on encadre pas assez la consommation. On est focus sur les fournisseurs, pas sur les consommateurs. Mais des fournisseurs sans consommateurs (qui ne sont non plus interdit de consommer, mais qui souhaitent réellement s'en passer), ce sont des fournisseurs impuissants.

Et bien entendu, l'alcool reste un fléau majeur que les politiques ne semblent pas du tout prendre au sérieux (Macron a sûrement pas mal de copains dans les spiritueux, ce serait mauvais pour le business).

Popovik m'a tuer · 04-01-2024 10:42:21

poupoune a écrit:

Ecouter ABBA

Moi aussi j'adore ce groupe, et les raviolis top

Summer Night City.

Petit Jean · 04-01-2024 10:46:14

Parler des problèmes de drogues chez nous sans parler des enjeux géopolitiques en arrière plan ne sert à rien.
L'arrivée massive d'héroïne dans les années 90 est liée à la première période talibane en Afghanistan, par exemple.
La production de drogue, partout sur la planète, finance massivement l'achat d'armement. Les rapports à ce sujet ne manque pas.
La france est un des plus gros producteurs d armes.
L'hypocrisie est générale face aux drogues.

poupoune · 04-01-2024 10:57:45

Je suis d'accord avec Beat Boy, les consommateurs sont au premier chefs responsables de la gangrène née du trafic de drogues.
L'Italie et l'Espagne pays que je connais bien ne sont sont pas confrontés à ce point là à ces problèmes.
Moins de violence et d'agressivité, plus de bienveillance (terme que je n'aime pas particulièrement mais vous voyez ce que je veux dire) même si tout n'est pas rose bien sûr.
On va encore me dire que l'addiction est une maladie (on oublie la drogue festive) qu'il faut traiter mais c'est surtout du business qui profite à des malfrats encouragés par la bien- pensance et la volonté d'entretenir et de préserver une partie de la population qui se tient à carreau pendant ce temps là.
On arrête la consommation et le trafic de drogue avec tous ses meurtres et accidents cesseront.
On est sacrément tolérant dans ce domaine.
En tout cas, on ferme les yeux par lâcheté
Cela arrange beaucoup de monde.

BeatBoy22 · 04-01-2024 11:07:10

A ce niveau, je ne suis pas de ton avis. On est d'accord sur le fait que les consommateurs sont mis de côté dans la lutte contre le fléau des drogues, moins sur les méthodes pour régler le problème.

L'addiction est une maladie insidieuse. Tout comme la dépression, il ne suffit pas de vouloir pour pouvoir.

La solution c'est d'encadrer la consommation, la comprendre et la soigner.
Déjà chez les plus jeunes, les plus fragiles et malléables.

Harry Badgé · 04-01-2024 11:43:33

Les profils des consommateurs ont changé depuis une petite dizaine d'année. Avannt ça consommait surtout dans certains milieux (spectacle, jeunes etc) et plus en environnement urbain. Maintenant on en trouve beaucoup plus dans les campagnes et dans divers métiers.

De plus les trafiquants vont dans les bled pour éviter la police, la discrétion le planquage de marchandise. Dans mon bled de 14 000 hts, j'étais éffaré par le nombre de dealers, ils passent leur journée au PMU pour blanchir l'argent.

@Petit Jean, oui le problème est insoluble tant il y a des interférences avec la géopolitque. Les ricains ont utilisé le pavot lorsqu'ils étaient en Afghanistan pour faire du biz. D'ailleurs comme le raconte James Ellrroy, le crack a été déversé par l' Etat dans les ghettos afin de zombifier la population et gérer les eventuels révoltes.

Puchkin · 04-01-2024 11:46:59

Vous êtes incroyables... on partait d'une mini (micro)-référence au Dry January plus pour l'allitération que pour l'évènement lui même, et nous voila dans la géopolitique du trafic de narcotiques - de l’Afghanistan aux quartiers - d’un côté, au profilage culturel des consommateurs et aux mécanismes de l’addiction de l’autre biglol

C’est intéressant à lire hein, je ne dis pas le contraire, mais vous etes flippant des fois mrgreen

Harry Badgé · 04-01-2024 11:55:49

@Puchkin Oui c'est ce qui est bien dans les discussions, quand ça part d'un rien pour arriver à tout autre chose. En plus sur un forum, on a les expériences de chacun.

Dans 2h, on va parler du Big Bang...

Dernière édition de: Harry Badgé (04-01-2024 11:57:51)

poupoune · 04-01-2024 12:31:58

Ou des gangbangs si cela dérive sur le chemsex.,.

Harry Badgé · 04-01-2024 12:56:58

Je ne connais pas du tout le chemsex, type Palmade. Jamais entendu parlé des prod qu'il utilisait. Mais c'est une réalité que certains produits connus sont utilisés pour améliorer les performances...et cela a permis justement une "démocratisation" de la consommation.

L'histoire du MDMA (ecstasy) est éloquente. Drogue inventé pour les soldats en 14-18, afin de lutter contre la faim, la soif, la fatigue..sauf que ça les rendait un peu trop "love" et ils ne voulaient plus aller à la baston. L'utilisation des drogues dans l'armée, c'est vieux comme le monde...

Petit Jean · 04-01-2024 12:59:13

Ou de Nancy Sinatra.

Mon expérience avec les sujets de la conversation, alcoolique de 15 à 40 ans, en gros, polytoxico de 15 à 30.
Sans vraiment bosser, je ne sais même pas comment j'ai survécu.
Aujourdhui je tourne à l'infusion, même plus de café.
J'en ai croisé des phénomènes pendant toutes ces années et évidemment je suis pour la légalisation encadrée. Avec l'illégalité, j'ai croisé un paquet de types nettement plus dangereux à court terme que les produits consommés. Le pire, je crois, c'est de se construire en croyant que toute cette faune côtoyée est la norme. Ça crée une perte de repère très difficile à déconstruire/reconstruire pour revenir au monde dit "normal".
Et tout ça en pleine cambrousse bretonne ou auvergnate.

Je vois plein de gens parler de toxicomanie, je vois aussi plein de gens essayer d arrêter de boire ou de se défoncer mais, de mon point de vue, la plupart des structures sont à côté de la plaque car elle ne mesure pas pleinement le phénomène de l'addiction.

Dernière édition de: Petit Jean (04-01-2024 13:03:22)

Harry Badgé · 04-01-2024 13:27:11

Yep. Tout le monde est différent face à ça. J'ai connu des gens qui ont abandonné la clope et le reste du jour au lndemain, d'autres qui ont besoin d'un suivi psycho et médical. Seule affirmation c'est que l'on se sent toujours plus fort que le produit et c'est une illusion. Heureusement je n'ai jamais croisé de faune spéciale (un peu mais j'évitais), que des gens qui avaient une vie sociale "normale", qui n'utilisait pas la bagnole ou qui n'utilisait pas leur bizness pour payer le loyer etc.

L'aspect social est important aussi. Sur Rennes, quand la coke a débarqué, si tu n'en prenais pas (moi j'ai une rhinite), tu étais vu comme un paria (oui, ça coûte cher) et du coup on ne t'invite plus aux soirées. Les gens que tu perds à cause de ça...

Yoyoceltik Ier · 04-01-2024 16:27:52

Quelle connerie le chemsex...

Je n'ose imaginer le nombre d'agressions sexuelles qu'il y a eu par ce biais là où celui de l'alcool.

Penny lane · 04-01-2024 16:49:31

@Petit Jean
Je serai intéressé par la façon dont tu t'en est sorti (en mp si tu veux).
Tu semble avoir été très loin avec l'alcool (et autres) et ça semble quasi miraculeux que tu ne tourne maintenant qu'à l'infusion.
J'ai cru comprendre que la méditation et ton rapport à la nature avait eu une grande importance dans ton processus de retour à la vie ?
Aucune curiosité malsaine de ma part, juste envie de précisions.
Par ailleurs, je te tire un grand coup de chapeau d'avoir su revenir de 25 ans d'alcoolisme, ça reste un fait assez rarissime (d'où mes interrogations).

Harry Badgé · 04-01-2024 16:57:13

Sur Rennes, on a plutôt été épargné par les drogus du viol. Peu d'histoire de ces cas, alors que dans d'autres régions, il fallait faire gaffe à son verre.

Le chemsex, en dehors, si l'on met de côté sa version sordide et moderne a toujours existé selon les cultures. En Bretagne via l'alcool ou d'autres trucs (ergot de seigle, champignons), bien qu'ambiance bigote, ça défourrageait dns certaines fêtes. Ma grand-mère m'en parlait, elle avait une expression : C'est cul et le pognon qui gouvernent le monde. Elle était de 1916, campagnarde (Guémené penfao).

@Penny Lane, oui je suis curieux aussi. Il faut une grande force mentale pour l'alcool, l'héro. Après tout dépend aussi de ton environnement social et professionnel.
Quand tu es tout seul sans famille, ami, taf et encore moins un hobby sympa (musique, sport etc), c'est injouable. Je parle en connaissance de cause vu que c'est mon cas.
A Rennes c'était plus simple. Cela fait 2 ans que je n'ai pas discuté normalement (philo, science, art) avec quelqu'un sauf Facebook et SRO...Et il n'y a aucun organisme pouvant gérer mon problème là où je suis...Et non la religion ou la spiritualité ne va pas m'aider.

Dernière édition de: Harry Badgé (04-01-2024 17:05:41)

Lost in Roazhon · 04-01-2024 17:29:36

La 'Ndrangheta (mafia calabraise), rien qu'elle, c'est 50 milliards d'euros de CA estimé. Le trafic de drogues et son immense PIB international, qui fait vivre des centaines de milliers voire millions de personnes et familles dans le monde ce n'est pas le fait des consommateurs. Il s'agit bien d'une économie parallèle, aux ramifications innombrables qui occupe beaucoup de monde qui, sans ça, seraient au chômage ou presque, ou occupés à faire des métiers nullissimes et payés au lance-pierre. C'est quelque chose de bien plus profond qu'un simple "trafic", c'est totalement lié à notre organisation économique, c'en est peut-être son paroxysme. Le très sérieux Time avait en son temps classé Lucky Luciano comme un des principaux bâtisseurs du siècle dernier...

Dernière édition de: Lost in Roazhon (04-01-2024 17:29:50)

Harry Badgé · 04-01-2024 17:37:10

@Lost in roazhon, sur ce que j'ai pu lire, le traffic humain rapporte beaucoup plus. La marchandise, en cas de perte, n'étant pas problématique.

Penny lane · 04-01-2024 17:48:43

Oui Harry et le problème avec l'alcool c'est qu'à un moment tu fais le vide autour de toi, c'est donc d'autant plus difficile de s'en sortir. C'est un cercle vicieux.
La prise en charge en psy est donc pluridisciplinaire.
Ça fait maintenant plus de 20 ans que je bosse là-dedans (pas uniquement axé sur l'addiction mais j'y suis forcément confronté) et l'alcoolisme (pour ne citer que cette addiction) est un véritable fléau qui ravage des vies et des familles entières.
C'est bien pour cela que l'expérience de Petit jean m'intéresse plus particulièrement car le taux d'échec dans la prise en charge de l'alcoolisme est énorme.
Contrairement à certaines substances le sevrage physique se fait en une dizaine de jours, l'essentiel du boulot est donc "psycho-social" et en ce sens vivre en France n'aide pas forcément, si vous voyez où je veux en venir.

Panini-80-81 · 04-01-2024 18:41:02

J'imagine que les fraternités avec un programme en 12 étapes, ça aide un peu (je parle bien sûr des AA, et les autres).

poisson sacha · 04-01-2024 19:18:11

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