Que lisez-vous ?

Pedro Menezio · 06-06-2022 21:25:52

c'est passionnant tout cela, il y a aussi les livres de l'historien Christian Ingrao dont je suis fan

Rangifer tarandi · 08-06-2022 00:37:56

Enfin un peu de temps pour lire…

Je reviens du festival Étonnants voyageurs à Saint Malo, quel plaisir de retrouver ce rendez-vous qui m’a manqué pendant ces deux dernières années !
Toujours de très bons moments avec les conférences, tables rondes, films, entretiens…

Il y a beaucoup de monde, et c’est tant mieux, même si on se voit quelquefois fermer des portes pour jauge atteinte.

Cette année, notamment Pete Fromm (Indian Creek est un bijou… je n’ai rien lu d’autre mais le bonhomme est tellement sympathique que je vais me replonger dans son œuvre), des découvertes que je ne manquerais pas de vous partager si le plaisir de lecture est au niveau de celui de la rencontre.

J’ai terminé coup sur coup 2 Gallmeister (que j’ai donc aussitôt remplacés par 3 autres…) excellents : Betty, de Tiffany McDaniel, qui est vite devenu un classique depuis sa sortie il y a trois ans. L’histoire d’une jeune fille Cherokee dans une famille marquée par les horreurs. Cela peut faire peur mais on est emportés par la vie malgré tout, par la connaissance et le respect de la nature indiens. 600 pages qui se dévorent en deux ou trois jours !

Autre classique, d’un tout autre genre, tout autant épais, mais qui se lit en quelques jours aussi : Shibumi, de Trevanian. Il s’agit d’une histoire d’espionnage mais l’intérêt réside dans la description de la vie a Shanghai durant l’invasion japonaise, puis de la vie au Japon avant et pendant la seconde guerre, des principes fondateurs du go et de la spéléologie au Pays basque…

Petit Jean · 08-06-2022 09:02:25

Merci Rangifer Je vais de ce pas me procurer le Mc Daniel.
Tu connais Louise Erdrich?
En ce moment je lis La ferme africaine de Karen Blixen, un classique.

pronorennois · 08-06-2022 20:22:16

paix des dupes
Octobre 1943 : Roosevelt, Churchill et Staline doivent se rencontrer à Téhéran pour discuter du sort de l’Allemagne... et se partager l’Europe. Dans l’entourage d’Hitler, on oeuvre discrètement pour sauver les meubles. Partout, de Londres à Téhéran, agents secrets, sbires et traîtres de tous bords s’en donnent à coeur joie. Meurtres, complots, projets d’attentats se succèdent dans une atmosphère d’urgence extrême. Jusqu’au jour J, où rien ne se passe comme l’Histoire l’a écrit...

ça ressemble à du Bernie Gunther, mais ça n'en n'est pas.
Par rapport à la chronologie des romans du héros en question, trop difficile pour Kerr de l'intégrer sans que ce ne soit tiré par une épaisse tignasse improbable. Donc, un roman à part...
Quand le résumé indique que "rien ne se passe comme l'Histoire l'a écrit", c'est un brin galvaudé tellement c'est une déflagration, qu'on découvre au dernier tiers du livre. ça peut sembler une uchronie ( je vous laisse deviner la bombe qu'il développe, si vous êtes férus d'histoire et connaisseurs de la rencontre des 3 ), ça l'est sans aucun doute, mais l'auteur, en homme de remise en cause du cheminement de l'histoire, laisse à la discrétion du lecteur en fin de livre de juger quelques faits biens réels et connus autour de la rencontre en Iran, à l'aune de sa théorie romancée.
Je me permets d'énoncer quelques uns de ses questionnements :
- 2 généraux américains partiront en excursion autour de Téhéran pendant la conférence. pourquoi ?
- Pourquoi Roosevelt accepte sans barguigner de finalement loger à l'ambassade soviétique, alors que les russes écoutent tout et tout le monde tout le temps ( logement de dernière minute proposé par les russes pour des raisons non prouvées de complot en préparation ). Citadelle inapprochable de quiconque ?
- Churchill, souvent irrité contre Roosevelt en Iran, n'aura plus aucun lien d'amitié avec lui, après cette période. Juste du pragmatisme dans l'action. Pourquoi ?

Pedro Menezio · 08-06-2022 20:58:08

parce qu'il y a l'histoire réelle, concrète, humaine, et la méta histoire, spirituelle, dont les desseins nous échappent

Bob Senoussi · 11-06-2022 10:07:32

Ça donne bien envie vos lectures historiques (ou imprégnées d'Histoire).

De mon côté après quasi 2 ans sans ouvrir un bouquin (putain de smartphone vampirisant les moments libres), j'ai repris en douceur avec Martin Page, "Comment je suis devenu stupide ?".
Facile à lire, plaisant, c'était l'idéal pour remettre le nez dedans.

Du coup j'enchaîne avec "Le maître et Marguerite", de Bulgakov, chef d'oeuvre de la littérature russe.
C'est du costaud pour moi qui est plutôt lecteur de thriller.
Mais le petit côté surréalisme me sied, et j'arriverai au bout, ce que je n'arrive pas toujours à faire quand j'essaie de me farcir une grande œuvre de la littérature française.

pronorennois · 11-06-2022 11:37:48

On peut trouver la nourriture de l'esprit dans les smartphone aussi, Bob lol

Pas les choix que j'ai fait ( je ne vais jamais sur internet via mon telephone, absolument aucun abonnement à quelque réseau que ce soit, etc... ), mais tu n'es pas blâmable, à une époque ou on refuse aux gens le droit d'avoir le moindre retard, ou absence totale, de connaissance sur la bagatelle. N'avoir jamais lu Balzac, tout le monde s'en fout mrgreen

Penny lane · 11-06-2022 17:39:26

Chien Loup de Serge Joncour, très beau roman où règne une atmosphère bucolique et quasi dramatique, une tension qui grimpe doucement au coeur du triangle noir du Quercy.
Une histoire mêlant et reliant 2 époques, la nôtre et celle de 14/18.
Je recommande.

Bob Senoussi · 12-06-2022 10:26:41

@prono : alors en parlant de Balzac, j'ai lu le Père Goriot au lycée.
Ça a été le début d'une longue période loin de la littérature pour moi.
Balzac m'a écoeuré.

Rangifer tarandi · 14-06-2022 18:36:50

Alors je ne l’ai pas lu, mais je viens de lire un article sur La Position du tireur couché, de Jean-Patrick Manchette et l’article commence par : « Martin Terrier, tueur à gages, a décidé de raccrocher. » smile smile

Qu’il tire encore un peu avant de raccrocher ! smile

Lost in Roazhon · 14-06-2022 19:23:47

Bob Senoussi a écrit:

@prono : alors en parlant de Balzac, j'ai lu le Père Goriot au lycée.
Ça a été le début d'une longue période loin de la littérature pour moi.
Balzac m'a écoeuré.

Ah oui, les lectures au Lycée...bon ce n'est pas tant les lectures que les professeurs qui font que... Je crois que je lisais pas mal avant le lycée, puis j'ai un peu arrêté avant de reprendre assidument en début de vingtaine... (peut-être un peu avant à la fac).

Mais Balzac, c'est la classe : Illusions perdues et Splendeurs et Misères des Courtisanes (dans l'ordre). Peut-être profiter du film de Xavier Giannoli pour se rabibocher avec smile

Pour ceux qui aiment les dystopies (1984, Le Meilleur des Mondes, etc.) et la révolution, lire Alain Damasio : la Zone du Dehors. Science-fiction mais le principal est une large critique sociale des sociétés actuelles et de leurs dérives probables sinon possibles (surveillance, flicage, etc.) => ne pas être de droite mrgreen (oh non j'arrête de tout ramener à la politique).

Pour la littérature Russe (une de mes préférées) : ne pas oublier le Docteur Jivago (et l'immense adaptation au cinéma avec Omar Sharif)...entre de nombreuses autres œuvres.

Rangifer tarandi · 14-06-2022 19:28:03

De Damasio, j’avais conseillé La Horde du contrevent, bien sûr, mais aussi Les Furtifs, son dernier livre qui est absolument fantastique.
Je l’ai vu à Mythos cette année, où il slamait ce livre avec un musicien, c’était à son image : entier, sans concession, il faut faire un effort pour entrer, un très bon moment, donc.

La Zone du dehors, je me le garde sous le coude pour ne pas épuiser toute sa production !

Lost in Roazhon · 14-06-2022 19:30:59

J'ai La Horde du Contrevent dans ma bibliothèque aussi, mais pareil je me le garde sous le coude...

Puchkin · 22-06-2022 10:35:48

Comme Bob, j’ai passé ces dernières années à me ramollir le cerveau sur mon smartphone et je viens juste de me remettre à la lecture il y a quelques semaines, et depuis j’essaie d’enchainer, quel plaisir ! (J’ai aussi la Horde du Contrevent aussi dans ma bibliothèque d’ailleurs, ça doit bien faire dix ans… Va falloir que je m’y colle)

Du coup dans les lectures récentes : La Fissure, par Jean-Paul Didierlaurent : une fable un peu délirante et déprimante sur un vieux commercial en nain de jardin qui se retrouve à reconsidérer toute sa vie à cause d’une fissure dans un mur de sa maison de campagne. Le ton est sympa mais il a fini par m’agacer, un peu trop convenu dans le déroulement, et au final plus déprimant que délicieux à mon gout, mais je connais des gens qui ont adoré. Du même auteur, j’ai préfère et de loin Le Liseur du 6.27. Une autre histoire de gars qui ne supporte plus son existence (celui-là travaille à la manutention d’un moulin à broyer des livres) et cherche a trouver le bonheur entre trains de banlieues et centres commerciaux. Un régal pour moi.

Ensuite, Voix d’extinction, par Sophie Hénaff, encore une petite fable sympathique en forme de crise d’alarme face à la destruction de la biodiversité, ou Dieu envoie sur terre un Gorille, un chien, une chatte et une truie sur terre, sous forme humaine, pour faire du lobbyisme lors d’un sommet avec tous les chefs d’état de la planète et les convaincre de signer un accord sur la protection du climat et des espèces. C’est loufoque, parfois très drôle, pas très profond malgré le sérieux du sujet, agréable.

Par contre, le coup de cœur (enfin je crois) de cette reprise de la lecture c’est Un dernier ballon sur la Route de Benjamin Dierstein. Vous prenez Las Vegas Parano, vous multipliez par Bernie, vous y rajouter autant de violence que dans un film de Yakuzas, enlevez toutes sorte de rationalité et y ajoutez un scenario qui tient parfaitement la route avec des hippies qui se battent avec des bourgeois, des loups, des vaches, une chèvre dépressive, beaucoup de misère sociale, encore de la baston, des personnages absolument géniaux de Francis (Cabrel) à Buffalo Binch’. Le tout en un road-trip complètement perché dans le fin fond de la Bretagne profonde (l’auteur est de Lannion et est également DJ à Rennes) et ca fait un truc qui fait penser à un Roman noir de Simenon mais en version 21e siècle. Mais il ne plaira pas à tout le monde big_smile

Et la maintenant je démarre sur The Price You Pay (Allez-tous vous faire foutre en VF) d’Aidan Truhen/Nick Harkaway . Pour l’instant le ton est enjoué, roman noir un peu délirant aussi, mais avec un ton beaucoup plus British, qui fait un peu penser aux films de Guy Ritchie dans l’esprit (Snatch, Arnaque Crime et Botanique, Layer Cake), mais à suivre.

Kaliayev · 22-06-2022 10:40:33

Lost in Roazhon a écrit:

J'ai La Horde du Contrevent dans ma bibliothèque aussi, mais pareil je me le garde sous le coude...

Je l'ai enfin lu cette année également, une très bonne surprise un grand et beau roman. Même s'il a une réputation d'avoir un bon melon et se considérer comme le meilleur auteur français d'imaginaire.

Rangifer tarandi · 22-06-2022 10:51:03

Je note ces références.

J'ai lu Mon pauvre lapin, de César Morgiewicz. C'est sympa, dans la veine de Fabcaro en beaucoup moins bien, je trouve. Les atermoiements d'un jeune étudiant qui se cherche entre son hypocondrie, son attrait de la solitude et une famille envahissante.

Et là, j'ai commencé L'Autre Rive, de Georges-Olivier Chateaureynaud, un auteur que j'ai découvert complètement par hasard et que j'adore, notamment pour ses nouvelles. J'aime beaucoup son style, très recherché, tout en étant très facilement lisible. C'est un roman de plus de 600 pages, encore, et j'ai beaucoup aimé les 200 premières. C'est l'histoire d'un jeune garçon et de quelques amis, mais le fond du sujet est le décor, la ville (Ecorcheville), au bord du... Styx, avec des personnages haut en couleurs, un côté fantastique que j'adore (des pluies de salamandre, pour ne citer que ça...).
J'attends la suite, mais je suis assez confiant !

@Kaliayev : pour l'avoir vu plusieurs fois, je ne trouve pas trop que Damasio ait le melon. Il est très proche de son public, qui est très fidèle et très enclin à lui vouer un culte, qui peut, je pense, générer cette réputation. Mais de ce que j'en ai vu, il était plutôt abordable et bon enfant, vivant en harmonie avec ses valeurs (il n'a pas de téléphone portable, par exemple). C'est un personnage, et cette réputation ne m'étonne pas, mais je n'y souscris pas, en tout cas pour le peu que j'ai vu.

Malotru35 · 22-06-2022 11:15:24

Merci pour toutes ces suggestions.

Je plussoie sur la Horde du Contrevent, c'est à ce jour ma seule lecture de Damasio et un des rares livres qui a rongé sur mes heures de sommeil comme certaines sagas de mon adolescence.

Ca m'amène à vous parler d'un livre. Si vous êtes à la recherche d'une lecture addictive pour l'été, j'ai récemment lu Dominium Mundi de François Baranger.
C'est une histoire de SF en deux tomes en poche sur une croisade interstellaire pour aller délivrer le tombeau du Christ. Ce dernier a été découvert par un équipage de pèlerins sur une planète désertique lointaine (non ce n'est pas Dune/Arrakis wink ). Lesdits pèlerins se sont fait massacrer par les autochtones et donc la Papauté, nouveau pouvoir en place après une guerre nucléaire qui a ravagé l'entièreté de la planète, ordonne une croisade d'un million d'hommes pour venger les pèlerins (voir plus...).
Ca mêle imaginaire et éléments "historiques" de la première croisade dans un monde politique médiéval appuyé par une technologie avancée (vaisseaux, bien qu'il n'y a pas de combats dans l'espace, armure de type exosquelettes). La présence de la technologie s'intègre dans le récit sans prendre le dessus sur les intrigues politiques, policières etc.

C'est un récit qui prend vite, l'auteur a écrit sur 10ans et ça se sent, l'univers est cohérent, solide. C'est un page turner ou "accrolivre" (j'ai été voir la traduction selon le Figaro tongue ).

Kaliayev · 22-06-2022 11:15:51

@Rangifer : je ne pense pas que cette réputation se manifeste dans ses œuvres, qui sont de l'avis général et des échos que j'en ai, des œuvres de grande qualité. Mais plutôt de certaines de ses interviews et déclarations. Il clive un peu (le terme est peut être un peu exagéré) dans le milieu et à mon avis c'est normal vu certaines de ses positions ou justement il est souvent dans le rejet de certains aspects de la société actuelle (rejet que l'on peut tout à fait comprendre quand on écoute ses arguments). ça ne m'empêchera pas d'aller lire ses autres livres un jour ou l'autre smile .

Vu le résumé que tu fais de l'Autre Rive, je pourrais te conseiller le roman (et si ça te plaît toute la saga) Le Monde du Fleuve de Philipp José Farmer : tous les humains de l'Histoire de l'humanité (de la préhistoire jusqu'à nos jours) sont ressuscités sur une mystérieuse planète, où tout se passe le long d'un immense fleuve, ils vont devoir réussir à survivre avec les ressources à disposition et l'œuvre suit certains personnages spécifique de notre histoire tel que Mark Twain, Richard Francis Burton ou Goering. L'idée est assez originale, très bien écrit et bien prenant.

edit : @Malotru : merci du conseil ça pourra surement me plaire vu le pitch !

Quelqu'un a lu le dernier Goncourt ? "L'anomalie" il a l'air très bien.

Dernière édition de: Kaliayev (22-06-2022 11:17:26)

poupoune · 22-06-2022 11:19:16

3 livres que j'ai lus depuis un an:
L'anomalie (prix Goncourt 2020 ) Pour moi à déconseiller totalement tellement c'est barbant (j'ai laissé tomber à la moitié du livre): un délire oulipien qui ne mène à rien (c'est peut être le concept)
Civilizacions (oui c'est bien écrit) de Laurent Binet: qu'est ce que seraient devenus nos civilisations si Christophe Colomb avait échoué dans la découverte de l'Amérique et que c'était les Incas qui avaient envahi à l'inverse l'Europe ?. Passionnant
Et bien sûr pour moi le dernier Houellebeck: Anéantir. On n'est pas obligé d'être d'accord avec son message mais comme c'est bien écrit...

Rangifer tarandi · 22-06-2022 11:23:55

@Kaliayev : j'avais bien compris, oui, que tu parlais du bonhomme et pas de ce qui transparaît de ses oeuvres. Et en effet, c'est un anarchiste convaincu, cela transparaît complètement dans Les Furtifs d'ailleurs, où il pousse le curseur du capitalisme (et de la lutte anti-capitaliste) à fond pour faire passer son message, mais le tout dans une oeuvre non dénuée de poésie (j'ai encore plus aimé que La Horde du contrevent).
Je peux me tromper, mais je ne le sens pas "melonisé". Il est convaincu, intransigeant, oui, et sans doute peu enclin à accepter un autre discours, ce qui peut donner cette impression.

@Tous : merci pour les conseils de lecture, je viendrais piocher ici à l'occasion (mais j'ai déjà une bonne vingtaine de bouquins qui m'attendent...)

@Poupoune : étant un fervent adepte oulipien, j'étais très alléché par L'Anomalie, mais j'avoue qu'il m'a pas mal déçu également. Je n'irais pas, comme toi, jusqu'à le déconseiller, mais je trouve qu'il pâtit de la "hype" qu'il a suscitée et notamment du Goncourt.
Je viens de voir la question de Kaliayev à propos de L'Anomalie. Tu peux y aller, c'est pas mal. Et ça se lit très vite. Mais je l'ai trouvé décevant par rapport à ce que j'en attendais.

Kelenner · 22-06-2022 14:29:23

"L'anomalie", j'ai pas trouvé ça si mal que ça, l'idée de départ est séduisante et l'auteur ne manque pas d'une certaine imagination. Ca se lit facilement. Pour moi le principal défaut ce sont les personnages qui sont trop transparents, pas assez travaillés, ils ressemblent à des stéréotypes et du coup on n'y croit pas vraiment. Peut-être aurait-il fallu resserrer l'intrigue autour d'un ou deux héros seulement, d'autant que le livre est plutôt court.

"Civilizations" j'ai moyennement accroché, c'est toujours amusant ce type d'uchronie mais l'auteur tombe malheureusement à pieds joints dans le piège classique : il ne fait que décalquer l'Histoire réelle en renversant les rôles (en gros les Aztéques se comportent comme les véritables conquistadors, pratiquement au détail près) plutôt que d'imaginer un passé radicalement différent, du coup on voit pratiquement tous les "rebondissements" arriver des kilomètres à l'avance, ce qui gâche un peu le plaisir. Mais bon, là aussi lecture facile et divertissante, un bon bouquin pour la plage quoi.

Penny lane · 22-06-2022 19:43:21

L'anomalie ressemble pour moi plus à un roman de gare qu'à un Goncourt, très surpris qu'il ai remporté ce prix même si je ne l'ai pas détesté non plus.
Ce n'est par ailleurs pas le dernier Goncourt, le dernier étant l'œuvre d'M Bougar Sarr pour "la plus secrète mémoire des hommes", livre profond mais très alambiqué, intéressant néanmoins.
Le dernier Houellebecq est toujours aussi déprimant mais il saisit tellement bien la tranche de vie de la cinquantaine et son lot de désillusions et de constats sur la vie et le temps qui passe...
Très bien écrit comme d'habitude.

Dernière édition de: Penny lane (22-06-2022 19:56:04)

pronorennois · 22-06-2022 21:08:22

Ayant lu également "l'anomalie" un jour, entre Kerr et la seconde guerre mondiale mrgreen , je suis d'accord sur la déception globale, pas forcément pour les mêmes raisons.

L'apparenter à un roman de gare est largement exagéré, c'est fort bien construit et écrit.
Mais ça l'est tellement que l'impression d'un ouvrage clinique nous enveloppe. C'est froid, impersonnel. Sale goût de "mécanisme", comme si thème travaillé à l'excès.
Et l'auteur ajoute malheureusement une tare à ce ressenti, c'est la dilution en de multiples personnages sensés servir l'histoire, mais dont on suppute qu'il se fout lui-même du cheminement.

Un Goncourt moyen moyen

Dernière édition de: pronorennois (22-06-2022 21:10:03)

Penny lane · 22-06-2022 21:36:08

Oui j'exagère sans doute avec le terme "roman de gare" mais c'est franchement une déception pour un Goncourt.

Clowny · 22-06-2022 21:52:25

pronorennois a écrit:

Ayant lu également "l'anomalie" un jour, entre Kerr et la seconde guerre mondiale , je suis d'accord sur la déception globale, pas forcément pour les mêmes raisons.
L'apparenter à un roman de gare est largement exagéré, c'est fort bien construit et écrit.
Mais ça l'est tellement que l'impression d'un ouvrage clinique nous enveloppe. C'est froid, impersonnel. Sale goût de "mécanisme", comme si thème travaillé à l'excès.
Et l'auteur ajoute malheureusement une tare à ce ressenti, c'est la dilution en de multiples personnages sensés servir l'histoire, mais dont on suppute qu'il se fout lui-même du cheminement.
Un Goncourt moyen moyen

C'est normal, c'est un Oulipien. Tout part toujours du concept ou plutôt de la contrainte qu'il s'auto-inflige pour écrire et l'histoire n'est qu'un prétexte pour dérouler cette contrainte sur le long cours. Pour ma part, très content qu'il l'ait eu parce que c'est quelqu'un d'humble, passionné, qui adore transmettre mais c'est vrai que c'est pas le roman qui m'a le plus emporté non plus.

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